jeudi 20 juin 2013

Le jour où je l'ai quittée

On s'est rencontré après un chagrin d'amour. Elle a été mon histoire du rebond à moi.
On se côtoyait déjà depuis longtemps mais on n'avait jamais pris le temps de faire tout à fait à fait connaissance. Je la voyais un peu hautaine, un peu inaccessible, je rêvais d'elle parfois.
On a commencé à se croiser de plus en plus quand je squattais chez les copines pour ne pas rester seule à Saint-Banlieue-en-Dortoir.
Mais je me souviens de notre vraie rencontre, près de Montmartre, so romantique.
Je me suis sentie revivre, vivre tout court même, je devenais presque quelqu'un d'autre, en fait je devenais moi, celle que je suis aujourd'hui.
Ensemble on a fait les 400 coups, la magie des débuts quoi. Ces soirées à trop boire, ces nuits à trop danser, ces rencontres improbables, le sentiment d'être là où ça se passe.
Et puis on s'est embourgeoisée un peu, on s'est assagi et F est entré dans nos vies.
Je me rappelle notre fierté avec nos clés à nous dire qu'on la possédait un peu. Presque un aboutissement.
La famille s'est agrandie et elle a offert le meilleur de ce qu'elle avait à V. Quoi que nous réserve la vie, pour lui c'est écrit noir sur blanc, sur tous ses papiers, à jamais ils sont liés.
Avec le temps, j'ai commencé à voir un peu ses défauts: elle parlait fort, sentait pas toujours bon, connaissait beaucoup trop de monde et surtout elle me coûtait trop cher.
J'ai failli lui faire des infidélités. Oui, plusieurs fois, oui, j'avoue. A Clichy, Pantin ou Malakoff. Finalement je n'ai jamais pu. C'était pas assez loin, j'aurais été obligée de repasser sous ses fenêtres et constater qu'elle vivait très bien sans moi, que la vie continuait. J'aurais pas supporté. J'aime me penser indispensable et elle est bien trop franche pour faire semblant.
On a failli se donner une dernière chance, essayer de repartir sur de bonnes bases. Mais on n'y croyait plus vraiment. Ni elle, ni moi.
Ça faisait presque un an que l'idée de la rupture germait et un moment elle s'est imposée.
Aujourd'hui je suis partie, c'est ainsi.
Je garde d'elle des couleurs, des parfums, des images, des souvenirs, du j'ai trop chaud, des lumières, des bruits, du il fait gris. Je n'oublierai jamais tout ce qu'on a fait ensemble, à quel point elle est belle, à quel point elle a tout, à quel point elle cueille et embrasse tout le monde.
Je reviendrai souvent, je reviendrai peut-être. Je reviendrai c'est sûr.
Je prendrai des petites nouvelles régulières, je suivrai de loin ce qu'elle devient, je la trouverai changée, je la trouverai la même.
Elle aura été mon chapitre deux, je m'en vais commencer mon chapitre trois.
Elle va me manquer, elle me manque déjà.
Je la remercie pour tout, je l'embrasse sur les 2 joues, je sèche mes larmes et je monte dans mon train.
Jeudi 20 juin 2013, pour vous c'est juste la veille de l'été, pour moi c'est le jour où je l'ai quittée.



2 commentaires:

  1. C'est drôle parce que je viens de lire ton article sur le blog d Rita le chat et le tien est tout aussi beau. En arrivant sur ta page d accueil et en voyant la photo de ces choses jardin des plantes j'ai su que désormais c'est chez moi que tu vis. J'aime la ville elle bouge beaucoup et j'espère qu'elle te plaira.

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    1. Oh zut une anonyme j ai loupé une occasion de rencontrer une Nantaise! Mais pour répondre à ton message, je me plais bien, ce n'est pas si mal pour un début.

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