vendredi 14 juin 2013

Ma voisine est italienne

Paris est un village.
Ok c'est un village de 2 millions d'habitants. Auxquels s'ajoutent, à cette époque de l'année, des touristes en Quechua et des classes de collégiens en goguette, tous ces gens qui ne savent ni se tenir ni se repérer dans le métro. On devrait militer pour une zone de transit, notre Ellis Island à nous, où les non-autochtones ne seraient pas autorisés à pénétrer dans le Saint des Saints tant que la technique du Ratp Lap Dance n'est pas au point. (note pour plus tard: NKM, je tiens ton programme) Bref, Paris est donc un très très gros village.
Pour être plus juste, Paris est la somme d'une multitude de petits mondes.
Comme le parisien est modeste, il pense toujours avoir déniché le plus chouette de tous les petits villages de Paris. Ce qui est complètement faux puisque JE vis dans le plus cool des villages de la capitale. (note pour plus tard: ne jamais dire "monter à la capitale" ou "sur Paris")
L'anonymat des grandes villes?que nenni!!! Je vis dans un village, j'vous dis.
V l'a très bien intégré, lui qui arrive à avoir à l’œil une framboise avec le primeur, une chouquette avec le boulanger, une larmiche de gruyère avec la fromagère. Pote de toutes les nounous ivoiriennes du quartier, il connaît même mieux les caissiers du Carrefour Market que moi.
Dans mon village, je sais que la meilleure brioche parisienne du monde se trouve à La Vieille France, je sais que la graine de couscous est super fine ici, que la libraire n'est pas super aimable mais propose une excellente sélection, que je ne repars jamais sans rien de Caprices et Comédies.
Mais je sais aussi que dans ce village on n'est pas foutu d'avoir un bon italien. Bon si, on a chez Vincent, mais ce n'est pas exactement le petit rital de quartier où tu vas chercher ta pizza les jours de flemme, de chagrin, de pas le moral, de fête (on a toujours une bonne raison de manger une bonne pizza), ta pasta des jours où il fait froid.
Pas d'italien. Un drame. Mon deuil national à moi.
Et puis voilà qu'on a sympathisé avec nos voisins du 5ème. Un village j'vous dis.
Des bonjours dans l'escalier, des blabla dans la cour, des mercis de donner à manger au chat, des sympa d'arroser les plantes, des passez donc prendre l'apéro, des faut se faire un truc avant que vous ne partiez.
Serena (oui B. c'est son vrai prénom, on n'est pas dans Gossip Girl) nous a fait ses spécialités à elle: la pizze (elle dit pizze, elle). Toute bête, avec juste sa sauce tomate et son fromage, à se partager avec du bon vin. Raphael bosse dans le vin, ça aide. Un verre, deux verres, etc, et voilà que Serena nous a sorti son arme secrète: des tempuras de feuilles de sauge.
Un moment "merci la vie". Un délice des dieux.
Bon, toi là-bas, le mec d'à côté qui va nous regarder déballer nos cartons en se demandant "C'est qui encore ces parisiens", toi la fille d'en face, vous avez intérêt à être super sympa parce que dans mon village parisien on a mis la barre haut. Dans mon village du 19ème, ma voisine est italienne.

PS: la photo est toute moche mais si vous salivez quand même devant ses tempuras, il faut absolument lire ça.

2 commentaires:

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